Big boss
Frédérick Bertrand (c'est à lui que tu envoie ton CV)

Comité de sélection
Lucie Richard --- Lucie Jean --- Dominique Brochu --- Audrey Castañeda --- Maxim Fournier

Concepteurs graphique
Paméla Couture --- Anaël Turcotte 

Rédacteur en chef --- Correcteur en chef
Lucie Jean et Lucie Jean (et Lucie Jean)
Éditorialiste
Dominique Brochu








Responsables des communications
Lucie Richard (internes) --- Audrey 
Castañeda (externes)



Dépots légaux
Maxim Fournier

Secrétaire
Lucie Jean

Webmestre (du blogue principal là...)
Audrey Castañeda



Trésorière
Dominique Brochu



Une fuite désordonnée dans les couloirs. Un coeur qui saute des battements. Tout autour de toi, tu ne vois que des flammes et/ou des mutants et/ou des zombies, bref, un amas compact de danger qui fait sa job de danger, qui compresse ta poitrine, qui t’électrocute. Tes mains rasent les murs à la recherche d’une issue. Soudain, tu la sens. La porte. Oui, cette porte-là, surmontée des lettres rouges qui flashent dans le noir. La porte que d’habitude, tu ne remarquais plus. Tu la pousses au bout de tes bras. Une bouffée d’air te traverse. Tes yeux saignent dans la lumière et tes endorphines se lâchent lousse...
Pour cette édition d’été du ...Lapsus, nous vous convions à une dilatation de vos vaisseaux sanguins. En espérant que vous avez le souffle court !

Dominique Brochu


William Lessard-Morin
est conseiller pédagogique et enseignant
de littérature au Cégep de Baie-Comeau.
Il a étudié en littérature à l'Université Laval
jusqu'en 2013. En avril 2015, il a publié
un premier livre, Ici la chair est partout,
aux éditions La Mèche.


moi je te regardais t’épandre en généralités gratter tes cennes mais jamais la guitare que t’avais laissée là accrochée harponnée au gyprock comme une fierté mal exposée comme chaque tête de chaque orignal juchée sur les capots des pick-up trucks comme des milliers de phares se crachant constamment au visage la médiocrité de l’homme qui engouffre tout l’espoir tout l’idéal auquel tu aspirais avant que tes os rompent aux coups bien placés de la femme plus forte que toi de la femme mère qui ne cherchait pas à se retrouver dans son ombre comme toi tu le faisais toi homme malaimé et truffé d’un double que tu as toujours chassé d’une revers du pied pour ne jamais accorder la sécurité convoitée par lui alors que tu la souhaites pour toi-même la recherches en elle sans ne rien trouver que ces élans ces allers et retours entre les spasmes amoureux et la froidure scissure au milieu de vos mondes envahissant de plus en plus le tien parce que tu n’as jamais appris à te battre désemparé au milieu des blessures qui ont fait germé l’amer qui ont fait grandir l’impuissance malgré le bris et l’éloignement malgré nos gardes départagées malgré le besoin pressant de pourvoir au manque comblé pour effacer l'absence pour oublier les salles d’attentes les entretiens menant aux portes de choix au poste bien choyé sans compter les congés payés les retraites financées les conventions collectives renégociés et le chèque trop gros trop vaste le chèque comme un clash entre deux versions de toi deux visions opposées l’une bâtie sur un point d’interrogation l’autre bien sertie d’estimations de banques de raisons en réfutations en justifications de tes choix même impensables du déclin du jeune penseur de la montée de l’homme acerbe aux yeux qui s’ouvrent aux deux jeudis comme si devant un mirage un miracle pourtant ravalé remâché recraché soigneusement investi pour pouvoir t’imaginer te laisser couler en liquidités et baigner dans le fiel immaculé de tes reer taies d’oreillers pis du dieu mielleux auquel t'as goûté celui qui te dit que tu peux être heureux loin des oui mais et des malgré toujours trop bien exploités par ceux qui n’ont pas quant à eux su s’élever à ta hauteur à ceux qui préfèrent garder les yeux ouverts en signe de lucidité alors tu as bu tous les prophètes qui ont embaumé ton cœur de malaimé ton cœur de père désadapté aux rôles qu’il n’a jamais su choisir ton cœur d’homme à la vie vécue dans la peur du vide comme si de ton corps adjacent tu n’avais jamais su faire partie comme si tu ressentais chaque prélèvement sur le salaire comme un coup de poing à ton égo déjà à terre ta litanie de pension alimentaire et rien d’autre sinon l’absence revisitée deux fois par mois vingt-six fois par année pendant dix-neuf ans maintenant en attendant que j’adhère à mon tour à ta belle réalité de trente-six versements égaux de ristournes bien tombées pour payer la saison de trente-six trous sur le bord de recommencer à sucer tout ton temps libre toutes tes minutes de vie prépayée tous tes gestes prédéterminés et quand tu refais surface au bout du fil jamais au bon moment mais tout de même tu te plains systématiquement de mon aversion des premiers pas de mon dédain d'adolescent pour la femme tiers-mondiale commandée sur un site de rencontre alors qu’on t’avais laissé pour compte face à toi-même face à ton double trop pesant même si des deux c’est toujours toi qui arrives au premier rang c'est toujours toi qui gagne au jeu que tu joues tout seul pis dans le fond je me demande bien ce que tu veux de moi c'est quoi ma place dans ton gameplan de vie calculée au jour près de vie évidée de tout travers indésirable pis dans le fond je sers à quoi moi papa à part à te priver d'une parcelle de tes petites piastres bien empilées à part t'aider à croire que l'existence a un sens à part faire semblant d'y croire pis j'm'en sors comment

Diplômée du Certificat des œuvres marquantes 
de la culture occidentale ainsi que du 
Baccalauréat intégré en  littératures et 
philosophie,  Émilie Turmel termine une 
maîtrise en études littéraires tout en explorant 
la création de livres d’artistes à  l’École des arts 
visuels de l’Université Laval. Elle travaille pour 
la Maison de la littérature. 

tuyauterie
synaptique goutte
à goutte
bris de gel dans leurs têtes
supplice de la seconde
quand ça fuit ça sonne creux
comme la plainte
de la blanche qui s’éternise
personne ne l’entend
mais les chiens mais les fous
le sifflet chromé de la servitude
volontaire
rappelant les têtes au centre
du labyrinthe
perdues sans le savoir

pour leur dire échafauder
une guillotine
comme il ne s’en fait plus
grimper et voir par-delà
les murs de mon
labyrinthe
et ma tête rouler
petit plomb
évitant les pièges
à numéros
roulement à bille dans
leurs têtes contentes avant
de les dessouder sec

enfin
leurs écrans de grêle
n’aveuglent plus nos asiles

le monde
ne fuit plus par en-dedans

Simon Poirier vit de poésie, d’amour et de voyages. 
Il prépare une maîtrise en création littéraire avec 
Marie Uguay à l’Université de Montréal. 
Membre fondateur du Collectif RAMEN
ses textes se retrouvent dans plusieurs 
revues littéraires et sur les réseaux sociaux, 
notamment dans le fameux Thread de la poésie.


Pamélapersonne (et autres histoires) n’est pas 
sortie d’une nouvelle d’Emmanuel-Éric Chose; 
elle serait plutôt née du trou d’une aiguille et serait 
tombée comme un fil de soie. Elle apparait brièvement 
dans un roman de Kerouac; c’est elle qu’on voit 
faire du pouce avec un foulard rougerage.